San Pietro in Vincoli, située à quelques minutes de marche du Colisée ne paie pas de mine à l’extérieur et contient pourtant un des chef-d’oeuvres de la sculpture de la Haute Renaissance italienne: le fameux Moise de Michel-Ange. Celui-ci vaut à lui seul le détour dans cette église! En plus, vous pourrez aussi voir des reliques de Saint Pierre et faire un saut depuis cette église au quartier bobo mais sympathique du tout proche Monti…
Dirigez vous en entrant là où se trouve la foule, à savoir dans le bras droit du transept, pour découvrir ce célèbrissime Moise de Michel-Ange. Il est représenté habillé, avec une longue barbe comme cela lui est caractéristique et une curieuse paire de petites cornes sur la tête. C’est à la suite d’une erreur de traduction de la bible en latin (la Vulgate) depuis l’hébreu que l’on peut voir cet attribut sur les représentations du prophète. En effet, Saint Jérôme va traduire au IVème siècle après J.C. l’hébreu « ils voyaient que le visage de Moise rayonnait » par « ils voyaient que le visage de Moise était cornu » en latin… errare humanum est (non traduit par peur d’erreur :-).
Au niveau stylistique, on retrouve notamment dans cette figure le goût de Michel-Ange pour une musculature puissante, une composition dynamique (observez le pied gauche de Moise légèrement en retrait, la légère torsion du torse puis de la tête ou encore la barbe qui s’entortille) et le soin des détails (des boucles, des plis, des longs doigts nerveux). Représenté au moment où le prophète s’apprête à révéler aux chrétiens les tables de la loi alors que ces derniers idolâtrent encore un autel paien, on le sent retenir très bien retenir sa colère… Une pure merveille!
En réalité, cette sculpture de Michel-Ange, datée de 1515, fait partie d’un ensemble beaucoup plus vaste, à savoir le tombeau de Jules II… mais il passe pratiquement inaperçu! En effet, l’artiste achèvera difficilement ce projet plus de 30 ans plus tard avec ses élèves en ajoutant notamment la représentation du pape allongé au dessus de Moise. Et pourtant ce n’est pas que le pape qu’on remarque mais bien le prophète.
L’église recèle d’une curiosité d’un autre ordre, à savoir des morceaux de chaîne de St Pierre, d’où le nom de l’édifice (« aux-liens »). L’histoire chrétienne veut que lorsque les deux morceaux de chaine on été réunis (l’une venant de son emprisonnement à Jérusalem l’autre de son martyr à Rome), ils se seraient immédiatement et miraculeusement ressoudés… et ils sont aujourd’hui exposés dans un confessio (ou crypte accessible depuis le choeur).
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